Jour 14, Osaka.
Il est midi quand on quitte les hauteurs sacrées de Koyasan pour Osaka. On dépose nos sacs à l’auberge Iloha Hostal Namba. C’est l’hébergement qui nous aura coûté le moins cher de notre séjour. Ici, on partage notre dortoir avec 46 autres personnes. Le niveau de calme est encore correct mais on ressent que les voyageurs sont ici de passage. Personne ne vous dit « bonjour », ne vous tiens la porte ou ne vous adresse un sourire. Disons que l’expérience « auberge » n’est pas au rendez-vous.
C’est le moment de partir à la découverte d’Osaka ! On commence par le quartier de Dotonbori pour expérimenter la bouffe de rue japonaise. Il n’y a pas tant de stands qu’espérés mais assez pour goûter quelques spécialités. Parmi elles, la boulette de poulpe, le Takoyaki, est évidement à l’honneur. Trop pressée de le goûter à domicile, je me brûle l’intérieur de la bouche à un degré encore jamais atteint… Il parait que c’est un fait assez commun et que la plupart des occidentaux font l’erreur. Mon conseil : percez chaque boulette avec vos baguettes puis attendez bien vingt minutes avant de goûter.


Jour 15, d’Osaka à Hiroshima
C’est donc sans regret que nous quittons Osaka. Mais avant de partir, on prend la direction du port pour passer dans une place à sushis qu’on nous a recommandée. Il n’y a pas grand monde par ici mais cette zone de manutention n’est pas non plus des plus mignonnes… Pas évident à trouver, le petit restaurant qui semble un peu perdu de ce côté de la ville fait pourtant salle comble.
Il est 11h15 quand on s’assoit chez Endo Sushi. À nos côtés, que des clients japonais, dont un groupe de vieux messieurs qui semblent connaitre le menu par coeur. Il faut choisir à l’assiette ou à la pièce, chaque assiette comportant cinq pièces. Puisqu’on n’est pas non plus des experts du monde marin, on google tout pour savoir ce qu’on mange. Par contre, on ne fait pas les difficiles parce que le poisson est absolument excellent ! Thon, dorade, demi-lune, anguille, tout fond littéralement en bouche… Situé à côté des docks, le restaurant se fourni de poissons fraîchement pêchés qu’il sert le jour même et jusqu’à épuisement des stocks. Je confirme donc que cette adresse est un incontournable d’Osaka ! On recommande quelques assiettes et soupes Miso avant de quitter, repus et bien contents !

Trois heures de voyage plus tard, nous arrivons à Hiroshima où on ne restera pas. Depuis le ferry qui nous emmène vers Miyajima, on aperçoit le célèbre torii flottant qui marque l’entrée du Sanctuaire d’Itsukushima. Derrière lui danse le relief montagneux de l’île. Comme à Nara, des cerfs vivent ici en liberté. À notre arrivée, des dizaines d’entre eux nous accueillent sur la plage.
Aujourd’hui, on a fait le calcul du budget dépensé depuis notre arrivée au Japon… Ça nous a un peu calmés, alors on est allé acheter des noodles pour notre repas de ce soir. Après ce dîner économique, on traine sur la plage. Dans la nuit, on observe le torii flottant, frontière entre monde profane et monde sacré. À marrée basse, on peut marcher jusqu’à lui et observer ses impressionnants 16 mètres de hauteur.
Légendes, mythologie et origines des Torii
Dans la mythologie japonaise, on raconte que la déesse du soleil : Amaterasu, qui était en colère, s’était enfermée dans la grotte du Paradis (ama no iwato). Le monde était alors plongé dans l’obscurité et le chaos.
Les dieux se réunirent pour trouver une solution et installèrent des coqs sur un perchoir juste devant l’entrée de la grotte, afin qu’ils chantent éternellement. Amaterasu, intriguée, finit par sortir et la lumière réapparut. Les gens se seraient ensuite mis à construire des perchoirs pour oiseaux devant l’entrée des sanctuaires, ce qui pourrait expliquer l’origine de ces portails.
Le mot «torii » 鳥居 contient le kanji de l’oiseau : « tori » 鳥.

Jour 16, Miyajima Island.
Puisque le ciel est couvert ce matin, on annule la randonnée qu’on avait prévue jusqu’au sommet du Mont Misen. On passera la journée plus bas, avec les bambis. Pour être honnête, je ne pensais pas Miyajima si touristique. En flot continu, l’île est inondée de visiteurs d’un jour, du premier ferry jusqu’à la tombée de la nuit. La rue commerçante est donc bien animée et les stands de bouffe nombreux. Ce midi, pour nous ce sera okonomiyaki ! La traditionnelle de la région, celle avec le porc, les pousses de soja, les noddles, le chou et la sauce. Encore une fois, c’est un délice.
On passe la journée à se balader dans les parcs et temples dont le complexe bouddhiste Daisho-in, situé dans les hauteurs, qui renferme une demie-douzaines de pavillons et plusieurs belles surprises ! Il est l’un des temples Shingon les plus prestigieux de l’Ouest du Japon et on comprend pourquoi. Évidemment, on s’est aussi rendu au sanctuaire shinto Itsukushima, aligné au fameux torii flottant. Bien que plus célèbre, l’endroit est loin d’être aussi impressionnant. Comme quoi, on gagne toujours à sortir des sentiers battus…

Une glace au matcha et quelques umeshus avec Shiran et Dan plus tard, nous nous retrouvons sur la plage, pour observer le coucher de soleil. Après Tsumago, Kyoto et Osaka, c’est la dernière fois que nos itinéraires se croisent au Japon. La prochaine rencontre avec ces deux là aura probablement lieu en Israël l’année prochaine !
Jour 17, du Kansai au Kantō.
Aujourd’hui, la journée est un peu plate parce qu’on passe plus de sept heures à transférer de Miyajima à Shimoda. Avec quatre transferts, ça ne nous semble pas tellement long. D’autant que ce n’est pas si désagréable de se déplacer au Japon. D’abord, les trains sont TOUJOURS à l’heure. Ensuite, les applications qu’on utilise, comme HyperDia, facilitent nos déplacements en nous arrêtant dans les stations où nos trains se suivent sur le même quai. Car oui, deux trains programmés à trois minutes d’écart sur la même plateforme est tout à fait possible ici ! Enfin, c’est incroyable l’espace dont on dispose assis à son siège dans le shinkansen. C’est tout un plaisir de traverser ce pays.
Arrivés à Atami, on récupère notre voiture toute carrée pour une ride de deux heures vers l’océan. À savoir, au Japon, on roule à gauche. Après quelques petites frayeurs, on trouve qu’on ne s’en sort quand même pas si mal… On passe jeter un coup d’oeil aux vagues pour trouver le spot de demain avant de retrouver, dans la montagne, le airbnb qui nous accueillera cette nuit, à Minamiizu.
