Naviguer aux USA :
explorer les délices de la vie en voilier

Début 2022, on a reçu une notification Messenger. Ça venait d’une conversation avec nos amis Sophie et Julien : « Ça vous tente de passer une petite semaine sur un voilier aux US avec nous cet été ?« . Euh OUI ! Les abords du Lac Champlain on connait, mais c’est certain qu’on a encore jamais navigué dessus.

Se laisser tenter avant de réfléchir

Ce serait mal nous connaitre que de penser qu’on ne dirait pas « oui » à une nouvelle aventure ! D’autant plus qu’une occasion comme ça, ça ne se représente pas souvent ! Alors, on a carrément accepté sans trop se poser de questions.

C’est en en discutant plus tard avec d’autres amis, que j’ai commencé à me demander si j’allais apprécier le voyage. Mon estomac fragile n’allait-il pas me faire découvrir le mal de mer H24 ? Est-ce que la petitesse d’un voilier contenant 4 adultes et un bébé n’allait pas me faire sentir trop à l’étroit ? Trop tard pour les questions. La peur n’arrête pas le danger et on avait déjà accepté.

« Qui vivra, verra » comme on dit !

Histoire d’avoir un aperçu quand même, Sophie m’a invitée à participer à un cours de mise à niveau quelques mois avant l’embarquement. On a fait ça à la Marina de Longueuil avec Ohana. Un mardi soir dont je me souviendrai toute ma vie !

Je ne comprenais pas un mot de ce qui disait, une pluie torrentielle nous trempait jusqu’aux bobettes et le vent agitait le bateau comme un chat joue avec une boule de papier aluminium.

Syndrome de l’imposteur à fond parmi ces mordues de voile, mais j’ai trippé ma vie. Le déchainement des éléments y est sûrement pour quelque chose aussi !

Une première expérience sous la voile

Août est enfin arrivé et on a fini par embarquer sur le Sea Wolf, un voilier de 39 pieds (un Janneau 2009 pour les connaisseur.ses). Notre périple a débuté à Monty Bay, dans l’état de New York aux États-Unis. Le but était de naviguer cinq jours sur le Lac Champlain, sans trop d’itinéraire, mais selon les vents.

Mise à part mon expérience de 3h sous la pluie, Seb et moi n’étions jamais monté sur un voilier. Sophie et Julien, eux, n’en étaient pas à leur coup d’essai ! Ils sont brevetés et ont déjà loué des embarcations. On pouvait leur faire confiance les yeux fermés, et c’est bien ce qu’on était décidés à faire.


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Cinq jours d’apprentissages et de nouveautés

Le lexique marin

Une fois nos premières instructions reçues, on a vite compris que pour servir à quelque chose sur le pont, on se devait d’apprendre. Il y a É-NOR-MÉ-MENT de choses à savoir sur un bateau. Déjà, tout le dictionnaire de voile. Parce qu’une corde n’est pas « une corde », ce serait trop facile. En fait, le nom de chaque cordage dépend de son usage. C’est comme vouloir communiquer dans une nouvelle langue : il faut tout réapprendre.

corde = « drisse » ou « écoute » ou « hale-bas » ou « balancine » ou…
baisser = affaler
relâcher = choquer
tendre = border
faire descendre = amener
diminuer la voile = ariser
pencher = giter
etc.

Les manœuvres de navigation

Même si on n’a pas tout retenu rapidement, on a fini par décrypter le code, ce qui était quand même nécessaire pour manœuvrer. Les manœuvres sur un voilier m’ont fait penser à la danse poétique d’un équipage. Quand il s’agissait d’empanner par exemple (soit « virer de bord en passant par vent arrière »), Julien nous donnait le timing des instructions, pendant que Sophie choquait l’écoute de la grand voile, pendant que Seb la récupérait de l’autre côté du mat, en même temps que Julien choquait le génois, et que moi je le bordais de l’autre côté. C’est toujours un ensemble d’actions coordonnées réalisées en symbiose par l’équipage, et je trouvais ça super hot.

La vie à bord

Il y a aussi eu à apprendre comment lire les cartes marines, le GPS, suivre le cap, détecter les fond surélevés, savoir d’où vient le vent. Mais également comment ranger ses affaires pour la navigation, sécuriser les placards, fermer les écoutilles et comment se placer pour ne pas se faire assommer par la bôme (la structure horizontale qui supporte la grand voile).

La vie à bord, c’est pas de tout repos. Franchement, entre les manœuvres, les apprentissages et le fait de rester dehors, à la fin de la journée, on était cre-vés ! De la bonne fatigue de vie comme on l’aime et qui nous a permis d’apprécier nos nuits en cabine.

Un itinéraire improvisé

On est parti sans but précis quant à notre itinéraire. Sophie avait par contre listé les destinations les plus intéressantes où s’ancrer et même les endroits à éviter (algues bleues, fonds surélevés, etc) avant de partir. Elle a puisé une bonne partie de son information sur le groupe Facebook Les Voileux du Lac Champlain. Une mine d’or pour préparer son voyage !

Finalement, on a navigué du Nord au Sud et du Sud au Nord.

Jour 1 : Monty Bay
Jour 2 : Nichols Point
Jour 3 : North Beach (puis Shelburne Bay pour notre fuite nocturne…)
Jour 4 : Converse Bay – Essex
Jour 5 : Burlington Bay

HISSEZ LA GRAND VOILE !

On repart demain sans problème ! Ces cinq jours-là nous ont effectivement donné la piqure de la voile. Passer son temps dehors tout en découvrant un monde inconnu, c’est une expérience fantastique. Et puis on ne s’ennuie pas sur un voilier puisqu’il y a toujours une manoeuvre à faire ou un environnement à organiser.

C’est vraiment difficile à raconter comme périple. Quoi de mieux qu’un vlog pour vous partager ce qu’on a vécu ?!

Franchement, la conclusion de cette histoire c’est qu’il faut toujours dire oui à une nouvelle aventure !

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