Nous quittons La Fortuna au matin sous un ciel vraiment nuageux et quelques averses pour nous rendre au Parc du Volcan Tenorio. Nous croisons les doigts pour que notre premier jour complet au Costa Rica s’ensoleille un peu sur la route… Le Grand et Suprême Internet (auquel nous ferons de moins en moins confiance à mesure que notre voyage avancera) disait qu’il était impératif de planifier cette excursion lors d’une belle journée ensoleillée sans quoi le Rio Celeste (point phare de cet endroit) voyait sa renommée couleur bleue remplacée par la couleur marron de la terre boueuse dévalant la forêt…
Le Rio Celeste est effectivement célèbre pour le bleu plus bleu que bleu de son eau. Ce phénomène résulte de la présence de minéraux volcaniques dont le souffre en provenance directe du volcan Tenorio. La légende dit : “lorsque Dieu termina de peindre le ciel en bleu, il lava ses pinceaux dans le Rio Céleste”. Intriguant n’est-ce pas ? Étant donné qu’il était sur notre itinéraire et que, peut importe toute notre bonne volonté, nous n’avions aucun contrôle sur la météo, nous nous sommes donc tout de même lancés en direction de cette promesse azur. “Advienne que pourra”, au pire on randonnera sous la pluie.
Arrivés sur place, on paye les 1000 colonnes du parking surveillé puis l’accès au parc. À l’entrée, il y a des bottes de pluie disponibles à la location mais on avait prévu le coup avec des chaussures de randonnées montantes (on se rendra compte un peu plus tard qu’elles ne montaient finalement quand même pas assez haut…). Le parc est connu pour être très humide même en saison sèche. Bien que pendant le trajet le soleil ait un peu montré le bout de son nez, nous débutons la randonnée sous un ciel de nouveau bien voilé.
La forêt est abondante. L’humidité ambiante fait apparaître une brume envoûtante à travers les arbres. On croise quelques personnes sur le chemin mais on est loin de l’autoroute. Ça monte, il faut s’accrocher aux arbres. Ça glisse aussi, ça glisse beaucoup. On croise du monde à contresens. Certains portent les stigmates boueux de chutes sur leurs vêtements. On regarde où on met les pieds et on choisi bien nos appuis.
Le chemin que nous avons pris est un aller-retour qui compte 5 points d’intérêts : la cascade du Rio Celeste, le Mirador, la Laguna Azul, los Borbollones et los Teñideros. La cascade se trouve à 700 mètres seulement du début de la balade. On décide de continuer tout droit pour éviter le monde pour le moment. On y repassera anyway. Plus loin, les nuages ne nous permettent pas d’observer le volcan (encore une fois) depuis le mirador mais on profite quand même d’une belle vue environnante. On repart. Ça glisse toujours beaucoup et le chemin est ici davantage parsemé d’obstacles comme des racines, des branches ou des pierres.
Quelques mètres plus loin, nous arrivons à la Laguna Azul. Les photos ne mentaient pas : l’eau est d’une couleur incroyable ! Cette partie de la rivière est très calme, l’eau semble complètement figée. Nous restons quelques minutes à la contempler quand quelques gouttes recommencent à tomber du ciel. Nous continuons alors à remonter la rivière pour passer à côté de los Borbollones. Ici, l’eau bouillonne en laissant s’échapper une forte odeur de souffre. La pluie continue, et nous aussi.
Nous empruntons un pont suspendu au-dessus de cette eau magique pour atteindre les Teñideros. C’est à cet endroit précis que la réaction chimique à lieu. Souffre et carbonate de calcium s’affrontent pour donner à l’eau transparente cette couleur bleue turquoise enchantée. Pendant ce temps, la petite pluie qui nous mouillait les épaules en a profité pour se transformer en averse. Nous contemplons ce spectacle en pensant qu’il soit possible que ce soit encore plus impressionnant sous le soleil… Los Teñideros étant situés à la fin du chemin, c’est le moment pour nous de faire demi-tour et d’aller voir la cascade qu’on s’était mise de côté pour la fin, d’autant que la pluie tombait drue.
En temps normal, cette balade est connue pour être boueuse mais là, sous l’averse, c’était sportif ! On a vraiment eu beaucoup de fun à essayer de limiter les dégâts. Il était inutile de lutter, nous étions trempés jusqu’à l’os. On a concentrés nos efforts sur la protection des appareils photos, le reste est passé à la trappe. Nos chaussures (et chaussettes) en premières en s’enfonçant de manière inattendues partout où on posait nos pieds. Entre boue et flaques, c’était un peu comme progresser dans des sables mouvants. On a fini par très vite abandonner l’idée de garder les chevilles sèches.
La pluie avait cessée quand nous sommes arrivés à la cascade ! Et puisque l’averse fait fuir le touriste, on l’a eu presque pour nous tous seuls. La cascade est agréable mais ce n’est ni la plus belle, ni la plus impressionnante de celles que nous observerons au Costa Rica.
C’est l’heure de retourner à la voiture pour faire route jusqu’à notre étape-hôtel à Cañas avant que la nuit ne tombe. Demain, direction Monteverde pour une excursion dans la Réserve Bosque Nuboso Santa Elena.
À noter si vous souhaitez voir de vos yeux le Rio Celeste :
- Prévoyez des chaussures de randonnées, c’est indispensable ! Sinon louez des bottes à l’entrée. Dans tous les cas, il vous faudra des chaussures dont la semelle accroche bien.
- La baignade n’est pas autorisée. J’avais vu sur certains sites la présence de sources d’eau chaude sur ce chemin. Je crois que ce n’est plus d’actualité.
- Il existe plusieurs chemin dans ce parc. Celui-ci n’en est qu’un, nous n’avons pas fait les autres.
- La dernière entrée autorisée sur ce chemin est à 14h00.
- Le parking est surveillé. Nous avions nos affaires à l’intérieur de la voiture car en transit. Nous avons donc choisi une place bien à la vue du restaurant situé à côté des places de stationnement.