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– Un voyage itinérant au Japon –
De Kawaguchiko à Tsumago, au coeur des Alpes Japonaises

Jour 6, départ de Tokyo.

Après cinq jours plongés dans l’effervescence de la capitale, il est temps pour nous de réajuster nos backpacks et de partir à la découverte d’autres contrées. Trois heures de voyage entre métros et trains plus tard, nous voici arrivés à Kawaguchiko. Puisqu’il nous faut encore marcher vingt minutes pour atteindre notre auberge, nous découvrons un peu la ville. Ce n’est pas vraiment joli mais les montagnes qui dansent tout autour nous enchantent. 

L’orientation n’est pas aussi facile qu’en plein coeur de Tokyo. Le routeur Wi-Fi que nous avons loué nous est d’une grande aide. On confie notre sort à Google Map qui nous guide à bon port. Kawaguchiko est très touristique car sa proximité avec le Mont-Fuji offre de belles opportunités d’observation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous l’avions incluse dans notre itinéraire de voyage. C’est à l’auberge K’s House que nous déposons bagages. Notre dortoir compte six cabines de lits-doubles, ça devrait être tranquille.

L'arrivée à Kawaguchiko, par Côté Hublot

Les petites adresses

C’est dans un quartier résidentiel que l’on trouve un petit restaurant, tenu au rez-de-chaussée d’une maison, par le couple qui l’habite. Eux ne parlent pas anglais, et nous, pas encore japonais, mais on comprend qu’on a quand même réussi à se comprendre lorsque le vieux monsieur nous apporte deux verres d’umeshu suivis de deux bols de ramens fumants. En quittant les lieux, repus, on fait savoir à nos hôtes à quel point on a apprécié le repas en leur tendant l’écran de mon cellulaire affichant la traduction japonaise de notre reconnaissance. Ils ont beaucoup apprécié. Tout au long de notre voyage, on réutilisera cette technique pour faire savoir aux locaux la gratitude qu’on n’est pas capable d’exprimer avec des mots.

Ce soir, le ciel est toujours chargé de nuages lourds. On espère qu’il se sera dégagé demain pour apercevoir les célèbres 3 776 mètres d’altitude du Mont Fuji. En programmant le réveil à 5:00 du matin, on croise les doigts, les chances de faire sa connaissance étant plus élevées au levé du jour.

Un plat de ramen à Kawaguchiko et le Mont Fuji, par Côté Hublot

Jour 7, Kawaguchiko.

En dormant dans un dortoir, il ne faut pas trop compter sur un sommeil tranquille. Cette nuit là, des alarmes ont sonnées un peu partout dans chaque cabine. Il est 4h30 du matin quand nous escaladons l’échelle qui mène au toit de l’auberge. Sous les rayons du soleil levant mais la tête coiffée par de rapides passages nuageux, se tient droit devant nous, le Mont-Fuji que nous sommes venus admirer. On se sent chanceux car le spectacle est rapide. En moins de 45 minutes, le voilà de nouveau caché des yeux du monde, derrière un rempart de nuages. Et ce, pour le restant de la journée.

Puisque Kawaguchiko n’a pas vraiment d’autre intérêt, nous quittons notre auberge dès 10h00 pour nous rendre à Magome, notre prochaine étape. Nous prenons un bus pour la première fois. Bien que nous tournons autour, trouver l’arrêt n’est pas chose facile. Un passant nous aide à le localiser et attend avec nous l’arrivée du bus comme si il n’avait rien d’autre à faire. Lorsque les portes s’ouvrent, il nous fait signe de rentrer par l’arrière et de prendre un ticket. On s’exécute sans trop comprendre, les portes se ferment et nous le voyons nous saluer à travers la vitre avant de reprendre son chemin.

En trajet, on comprendra que le ticket indique le numéro de l’arrêt auquel on est monté, et que le tarif dépend du trajet parcouru. Il nous faudra encore prendre deux trains et un bus avant d’arriver à Magome. Au total, c’est plus de sept heures de voyage que nous avons dans les jambes mais, en sortant du bus, face aux rizières reflétant la lumière de fin de journée, on sait que ça valait la peine. 

Un trajet entre Kawaguchiko et Magome (Japon), par Côté Hublot

Le calme des Alpes Japonaises

Après avoir déposé nos sacs, on file se promener dans le village. Le centre est un chemin de pierres sinuant entre maisons de thé et habitations restaurées telles qu’elles apparaissaient lors de la période Edo (1603-1868). C’est très beau, d’autant plus qu’on est les seuls à s’y perdre. Les lieux semblent inhabités. On apprendra par la suite que c’est parce que tous les commerces et restaurants ferment à 17h00, et que le peu de touristes logeant sur place reste souvent dans son ryokan. Plus haut, un point de vue nous offre un aperçu de la nature environnante. Demain, c’est d’ici que nous partirons à pied pour rejoindre Tsumago-juku, en empruntant la route du Nakasendō.

Ce soir, notre auberge est une ancienne école toute faite de bois. La luminosité y est incroyable. Le long des couloirs, ce sont des salles de classes qui s’enchainent et c’est dans l’une d’elle que nous dinons. Au menu, curry et riz minute avant une soirée lecture de mangas !

Une soirée à Magome, au coeur des Alpes Japonaises, par Côté Hublot

Jour 8, de Magome-juku à Tsumago-juku.

Le réveil sonne à 7h00 ce matin. Aujourd’hui, nous allons emprunter une portion de la Nakasendo à pied, l’une des cinq anciennes routes d’Edo, qui relie entre autres 69 stations, Magome et Tsumago. Nous ne parcourrons qu’une dizaine des 542 kilomètres qui la compose. Pour ne pas porter nos sacs pendant les trois heures de marche, on les confie à l’office de tourisme qui offre un service de navette pour 500 yens par bagage. C’est donc légers que nous progressons sur le sentier.

Cette portion de la Nakasendo ne comporte pas tellement de difficultés. Il s’agit même plus d’une balade que d’une randonnée. Là où nous sommes plus étonnés, c’est que nous ne croisons pas grand monde quand nous nous attendions à une marée de touristes. Par-ci par-là, de manière régulière, des cloches se tiennent en bordure du sentier. En lisant les instructions, on apprend que les marcheurs se doivent de les faire résonner pour garder les ours à l’écart de la Nakasendo. On s’étonne de pas avoir été avertis des risques de croiser cet animal non-inoffensif, donc on prend la chose un peu à la légère. Plus tard, on apprendra que le risque est bien réel et que des dizaines d’attaques sont recensées chaque année dans ces régions montagneuses.

Sur le chemin, on nous invite à entrer dans une maison de thé vieille de 300 ans. C’est un point de convergence où tous les randonneurs acceptent de déguster cette spécialité japonaise. Nous sommes d’ailleurs une quinzaine de voyageurs autour de la grande table. Dans un anglais approximatif, le propriétaire nous demande à tour de rôle d’où nous venons. Japon, Italie, France, Israel, Canada, Australie, on dessine tous ensemble la carte du monde.

Le Nakasendo Trail, entre Magome et Tsumago, au Japon, par Côté Hublot

Des rencontres au bord du chemin

Après avoir repris notre route, nous recroisons le couple venu d’Israël et débutons la conversation. C’est ainsi que nous faisons la rencontre de Shiran et Dan, sur la fin du sentier de la Nakasendo, et avec qui nous partageons notre repas une fois arrivés à Tsumago. Nous échangeons nos coordonnées et planifions de peut-être nous retrouver à Kyoto dans quelques jours. Les rues sont très animées cet après-midi là. Les touristes venus pour la journée font des sauts de puce de boutiques en cafés. Mais comme à Magome, peu sont ceux qui resteront loger ici ce soir pour profiter de la sérénité de ce village d’époque, une fois 17h00 passées.

Les rues de Tsumago, dans les Alpes Japonaises, par Côté Hublot

Ce soir, nous logeons chez Suzuki. Il a 27 ans. Le plus jeune du village après lui en a 45. On soupe chez lui un repas copieux cuisiné par son ami et co-hôte Issey. Pour challenger un peu les occidentaux que nous sommes, trônent dans une petite coupelle quelques sauterelles. Avec une excitation difficilement contenue, ils nous invitent à essayer en informant qu’il s’agit d’une spécialité de la région… avant de nous dire qu’eux n’en mangent jamais. La soirée se poursuit dans l’échange. Un autre couple venu des Pays-Bas a pris place à la table voisine. À côté de nous, Issey apprend l’anglais. C’est un peu compliqué de communiquer avec lui mais son enthousiasme fait plaisir à voir. Google traduction fait donc parfois le pont et, même si nous n’entrons pas dans des discussions profondes, nous semblons tous passer un bon moment.

Demain, nous quitterons le calme des Alpes Japonaises pour la ville de Kyoto. Il nous faudra quatre heures de voyage, un bus, deux trains et un métro pour nous rendre à notre auberge où nous resterons, cette fois, pour trois nuits consécutives.

Les rues de Tsumago, la nuit, par Côté Hublot

 

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