Tofino : LA place où surfer en Colombie-Britannique

Après notre trip en Alberta, on part en direction de la deuxième partie de notre aventure : caresser les vagues du Pacific Rim depuis Tofino.

Traversée vers l’île de Vancouver

Hier soir, on a pris le ferry de Vancouver (Horseshoe Bay) vers Nanaimo. On était supposé partir seulement le lendemain matin sur la traversée de 6h00, mais puisqu’on n’avait rien à faire, on a décidé d’embarquer plus tôt. Pour utiliser le ferry vers l’île, il faut soit réserver sur internet et payer des frais de 17$, soit se présenter une heure avant le départ et espérer qu’il reste de la place. On a donc perdu nos frais de réservation mais on a pu prendre le bateau de 20h00. Après une journée de conduite depuis l’Alberta, on est vraiment fatigués, il faut vite trouver un spot où coucher Kawabunga pour la nuit.

Quand on ne réserve pas de camping, on utilise l’application iOverlander pour repérer des emplacements allant du camping sauvage au terrain aménagé pour les RVs. C’est une plate-forme collaborative où les utilisateurs commentent l’état et la possibilité de rester pour la nuit sur les lieux. Grâce à eux, on se trouve un parking à deux pas du débarcadère. C’est pas fancy, mais on est crevés et on a juste besoin de dormir. On coupe le moteur et on éteint les lumières.

Ce matin, on se réveille donc parmi plusieurs autres iOverlander aficionados, mais surtout sous une pluie fine qui promet de s’intensifier toute la semaine. Ça ne nous empêchera probablement pas de surfer mais disons qu’on aurait préféré le soleil aux 40mm annoncés… Le café terminé, on prend la route 4 en direction de Tofino. Trois heures de route nous en séparent encore.

Destination surf au Canada

Ça y est, on est enfin arrivés ! Ça fait des années qu’on en parle de la destination surf #1 au Canada ! Trop pressés de voir à quoi ça ressemble, on part faire du repérage. Entre Ucluelet et Tofino, il y a cinq plages principales où surfer. Dépendamment des courants et des vents, certaines seront plus intéressantes. La Réserve National du Pacific Rim s’étend tout le long de la péninsule. L’environnement naturel est donc surveillé et protégé pour notre plus grand plaisir. On découvre des forêts fabuleuses à traverser avant de toucher le sable. La région étant très humide, la végétation florissante et la mousse rendent les lieux féeriques lorsque les rayons sur soleil se frayent un chemin à travers les branches.

Sur les vagues, ça surf bien et ça surf beaucoup. Le line-up est impressionnant. On se demande ce que ça doit être en temps de non-pandémie… Peut-être que les locaux en profitent avant la tempête annoncée pour jeudi ? On ne récupèrera pas notre matériel de location avant demain matin, alors on en profite pour aller se balader à Tofino. On fait très vite le tour du petit village où trône des planches de surf à chaque coin de rue. L’ambiance est très relax et on se fait emporter sur le Tonquin Trail, une petite balade qui débouche sur une plage de coucher de soleil. On est bien bien bien à relaxer ici avant l’action de demain.

Surf time !

C’est notre tour ! Ce matin on récupère l’équipement qu’on loue pour quelques jours. Pour info, on a établi domicile dans un camping qu’on ne recommande pas particulièrement. Sur le papier ça avait l’air très cool et pas trop mal placé à Ucluelet, mais le Surf Junction Campground assoit sa réputation sur le fait qu’il dispose d’un spa et n’a pas opté pour l’option amabilité en choisissant son personnel. On tentera un autre établissement la prochaine fois, mais puisqu’on a dû réserver d’avance à cause du COVID, on est coincés là pour cinq nuits.

Parce que la température de l’eau est de 12°C, on enfile des chaussons et des combinaisons 5/4. Ça veut dire quoi ? Que le néoprène est d’une épaisseur de 5mm au niveau du buste et du dos, et 4mm autour des bras et des jambes. Ça va nous préserver de la fraîcheur de l’eau, mais c’est tellement épais qu’on sent déjà la difficulté pour se mouvoir. Le plus épais qu’on puisse porter dans le Maine c’est du 4/3 et même principalement du 3/2, alors c’est sûr que ça change. Mais il faut ce qu’il faut !

Une fois finalement rentrés dans les wetsuits (non sans difficulté), on traverse les superbes parties de forêts du Pacific Rim qui précèdent les plages. C’est magique de se balader sous ces arbres infinis, la planche sous le bras, avant de trouver les vagues. Et elles sont bien achalandées ! J’avais jamais vu autant de surfeurs dans l’eau en même temps. L’endroit mérite vraiment sa réputation on dirait.

Expérimenter le surf d’automne

Les mains ont un peu froid à l’entrée dans l’eau, mais le paddle les réchauffe rapidement. La première session à Tofino débute sous un soleil timide, mais dont les rayons se font réconfortants quand on attend une vague dans l’eau froide. Cette petite chaleur imaginée ne dure pas. En moins de 20 minutes, on passe d’un ciel majoritairement bleu à un brouillard épais qui embrasse tout ce qui nous entoure. Assis sur nos planches, on l’a vu arriver et s’installer. D’où nous sommes, nous ne voyons maintenant plus ni l’horizon, ni la plage. Il faudra anticiper tout camarade surfeur jusqu’à avoir trop froid.

Les jours suivants, on essaye toutes les plages. Et même s’il pleut parfois fort, ce n’est pas sur l’eau que ça nous dérange. Par contre, on expérimente la mise à l’abri dans le van sous une pluie torrentielle, et là c’est un peu plus compliqué à gérer pour ne pas mettre de la flotte partout dans la maison mobile… L’eau est toujours froide et le ciel toujours gris. Une dépression météorologique est annoncée pour bientôt alors on en profite !

Accepter les conditions climatiques

La quatrième jour, les vagues sont trop mêlées pour être surfées. L’orage de demain s’annonce prématurément avec ses vents et une pluie fine. Aujourd’hui, on passe une bonne partie de la journée dans le van à dévorer des viennoiseries de la boulangerie Zoe’s à Ucluelet. Nos doigts sont croisés dans l’espoir que la météo change. On se lance aussi en balade sur la plage, mais les averses imprévisibles réussissent à nous rattraper et à nous tremper jusqu’aux os.

Note aux novices de la van life : ne vous stationnez jamais sous les arbres quand il pleut, ne faites pas notre erreur. L’eau qui s’accumule sur les feuilles atterrie tels un millier de projectiles sur le toit du van, ce qui rend le sommeil absolument impossible… Après un semblant de nuit, on se rend compte que les vagues sont toujours impraticables et qu’on ne surfera donc pas aujourd’hui non plus.

Le forecast annoncé pour les jours suivants n’étant pas encourageant, on décide d’appeler Air Canada et de devancer notre vol. Alors qu’on était supposé surfer six jours, on aura eu droit à seulement trois journées dans les vagues. La perspective de passer deux autres journées dans le van à ne rien faire et de devoir payer une nuit d’hôtel pour attendre notre vol de dimanche ne nous a pas enchantée et on a préféré dire bye à Tofino un peu plus tôt.

Prévoir de revenir avant de partir

Sur le chemin du retour vers Nanaimo, on se dit que c’est juste un mauvais timing. Même si on est un peu frustrés, notre première expérience dans l’Ouest Canadien aura été un succès. Les rencontres animales : check. Les randonnées dans des montagnes malades : check. Le kiff de la van life : check. Et au niveau de la météo, on a eu beaucoup de chance en Alberta. Chanceux comme on est est, on a même éviter le gros de la fumée remontant des feux de Californie. On ne peut pas tout avoir.

Bientôt on reviendra sillonner l’île de Vancouver au volant d’un van, on reviendra caresser les vagues de Tofino. Tout ceci n’est que partie remise, l’introduction d’une nouvelle session.

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