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Les Îles Saintes, l’antagonisme de deux caractères

C’est notre dernier jour en Guadeloupe et on part en direction des Îles Saintes, situées au Sud de l’archipel.

Parce qu’on s’est un peu mal organisés, notre départ est prévu à 9h00 depuis la ville de Trois-Rivières. On aurait pu réserver la navette fluviale partant de Saint-François (ville où nous longeons), mais on s’est dit que payer 20 euros plutôt que 38, c’était mieux. Sauf qu’on n’avait pas du tout pris en compte le temps de trajet pour se rendre dans le sud de l’île … Initialement, on avait d’ailleurs réservé pour le mardi. Mais c’est une fois tous levés qu’on s’est rendu compte qu’on était déjà en retard et qu’on ne se rendrait jamais jusque Trois-Rivières en 45 minutes. Par chance, icigo a accepté de déplacer notre réservation au jeudi suivant, mais on ne pouvait quand même pas changer le lieu de départ.

Aujourd’hui, c’est donc encore avant le lever du soleil qu’on monte en voiture. Il est 5h45 quand le moteur démarre. Après une semaine à visiter la Guadeloupe, on n’est plus trop étonnés de mettre du temps à parcourir les cinquante kilomètres qui séparent Saint-François de Trois-Rivières, mais ça reste long… On arrive à 8h45 à Trois-Rivières, pile à temps pour embarquer tranquillement sur le bateau. Il fait beau et chaud, alors on choisit de rester sur le pont supérieur pour profiter du beau temps. La navette démarre et le vent avec elle. Très vite, nous sommes secoués par les vagues qui éclatent sur la coque en nous arrosant. On fait de notre mieux pour protéger nos sacs et équipements de la noyade, mais en moins de cinq minutes, nous sommes tous trempés jusqu’à l’os. À ce stade, il s’agit d’un point de non-retour et aucun repli vers la cabine intérieure ne serait même utile. Un peu plus, un peu moins, de toute façon c’est vraiment trop tard. Après trente-cinq minutes, nous finissons, dégoulinants, par accoster.

Les Saintes sont composées de 9 archipels dont 2 principales : Terre-de-Haut et Terre-de-Bas. Sur les conseils de notre hôte Jérôme, nous laissons la horde de touristes débarquer à Terre-de-Haut ce matin et nous rendrons d’abord à Terre-de-Bas. Le bateau redémarre en sa direction et nous ne sommes plus qu’une petite quinzaine à son bord.

Visite de l'île des Saintes en Guadeloupe, par Côté Hublot

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La vaste et peu fréquentée Terre-de-Bas

Terre-de-Bas compte seulement 1000 habitants et son authenticité a su être préservée. Comparé à Terre-de-Haut, les touristes ne posent que rarement leurs bagages ici, ce qui en fait un lieu de calme absolu. En descendant du bateau, une habitante nous expose les différents points d’intérêts de l’île pour les quatre heures que nous avons devant nous, avant que la navette ne reparte.

Sur ces îles, il y existe plusieurs options pour se déplacer :
1. À pied évidemment mais il faut utiliser les routes (et les distances sont relativement longues pour le temps dont nous disposons).
2. En louant un scooter (environ 25 euros la journée chaque) ou une voiturette électrique (entre 60 et 70 euros la journée).
3. En utilisant un taxi-van qui pour 2 euros par personne vous dépose où vous voulez.

C’est donc dans le bolide d’Albert que nous nous rendons à Anse à Dos, une plage déserte et absolument superbe (photos ci-dessus). On y reste une heure avant de remonter à pied la route sinueuse, traverser le bourg et descendre vers la crique de Petite-Anse (photos ci-dessous), encore une fois déserte. Le peu de locaux que nous rencontrons dans les rues se rendent disponibles pour nos questions. La vie ici semble sereine. À 12h30, nous rappelons Albert qui revient nous chercher. Sur la route pour nous ramener au bateau, il nous offre un arrêt à Grande-Anse avant de nous éblouir par sa maitrise impeccable de la conduite en marche arrière, sur ces routes trop étroites.

Visite de l'île des Saintes en Guadeloupe, par Côté Hublot

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L’attractive Terre-de-Haut

Il est 13h30 quand nous débarquons finalement à Terre-de-Haut. Le contraste est drastique. Ici, les commerces et les loueurs s’entassent, les voiturettes, les vélos électriques et les scooters conduis par des touristes défilent par dizaines devant nos yeux. On est loin de la quiétude de Terre-de-Bas. Parce qu’on commence à avoir faim, on part à la recherche des Coquilles de poissons, spécialités locales dont Jérôme nous a parlé. Malheureusement, impossible de mettre la main dessus dans le centre du bourg. On ne trouve rien de particulièrement local d’ailleurs, exceptés des Tourments d’amour, pâtisseries emblématiques des Saintes, vendus dans les rues. On finit par se rabattre sur des sandwichs au Jambon de Pays…

Nous disposons de seulement trois heures sur place car la navette qui doit nous ramener à Trois-Rivières part à 17h00. On part donc rapidement à la recherche d’un moyen de locomotion pour se déplacer facilement et en voir le plus possible. Là encore, la plupart des commerces sont fermés. Une femme nous apprend que les commerces ferment en milieu de journée et ne rouvrent qu’à 14h30. À l’office de tourisme, nous apprenons que le Fort Napoléon, surplombant accessoirement l’une des dix plus belles baies du monde, n’ouvre que le matin.

D’où l’importance de se renseigner sur les places qu’on veut visiter AVANT de s’y rendre, mais on était un peu en mode freestyle ces derniers jours. Bref, l’un de nos plans tombe à l’eau, et la guide nous souhaite bonne chance pour trouver de quoi louer à cette heure de la journée car il ne devrait plus y avoir grand-chose de disponible. Et puisque nous sommes neuf, le challenge lui semble presque impossible à relever.

La ride du bonheur

Après trente bonnes minutes de recherches à travers le bourg, on finit par trouver cinq scooters disponibles Chez Rodolphe. Les locations se font à la journée sur toute l’île mais certains touristes ne les utilisent que quelques heures, ce qui permet un roulement et offre la chance aux débutants comme nous de ne pas se retrouver le bec dans l’eau. Le loueur refuse de nous faire un prix, son tarif est de 25 euros, soit le prix de la journée complète. Même si nous n’avons que deux heures devant nous, on paye à contrecoeur pour avoir la chance de visiter l’île.

Tout le monde s’échauffe un peu et on est parti ! Pour ma part, il s’agit de ma première expérience en scooter. Autant vous dire que je ne suis pas rassurée d’avoir non seulement à conduire mon chum qui s’accroche fermement au siège derrière moi, mais aussi de faire mes premières gammes sur les routes montagneuses d’un archipel Guadeloupéen sur lequel des centaines de touristes s’essayent, eux aussi, pour la première fois.

Visite de l'île des Saintes en Guadeloupe, par Côté Hublot

Notre gang de scooters s’élance avec plus ou moins de grâce. Ça monte, ça tourne fort à droite, fort à gauche, et ça redescend pour recommencer. On fait une pause à la Plage du Pain de Sucre, décrite comme la plus paradisiaque des Saintes. C’est vraie qu’elle est belle mais c’est une des plages les plus peuplées qu’on aura visitée pendant ce séjour. La foule et les cris lui font perdre tout son charme. Avant 9h00 et l’arrivée des navettes sur l’Île, l’endroit doit être superbe. On reste dix minutes le temps d’un plouf et ça repart caresser les virages en épingles, sillonner Terre-de-Haut, admirer ses multiples points de vue et se perdre dans les dédales de son bourg. C’est pour moi une la meilleure activité de notre voyage♡, je trippe à conduire ce deux roues pourtant à la fois bien trop polluant et bruyant, mais je me sens libre et heureuse.

Il est 17h00, nous sommes une grosse centaine de touristes à remonter à bord des navettes et la dernière batch du jour à quitter les Saintes, qui retrouvera sa tranquillité d’archipel dans les prochaines minutes. Si nous avions pu, nous aurions dormi sur place ce soir pour observer la quiétude des lieux une fois que ceux-ci sont abandonnés par les touristes… Définitivement, la découverte des Saintes aura été mon coup de coeur de ce séjour en Guadeloupe

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