Lors de notre séjour à Santa Teresa et entre deux sessions de surf, nous faisons vrombir le moteur de Maurice dans la péninsule de Nicoya afin de découvrir toujours un peu plus de ce que le Costa Rica a à offrir. C’est ainsi que nous en sommes venus à visiter le Refuge Sauvage National de Curú.
Jour 7
Nous roulons depuis un peu plus d’une heure quand nous atteignons l’entrée du refuge. On paye le droit d’entrée, signons le registre des présences puis le garde lève la barrière pour nous laisser passer. Nous roulons encore quelques kilomètres au coeur du refuge. L’endroit à des airs de savane, le climat semble aride. Il est 11h00 du matin quand nous nous penchons sur la carte des sentiers.
Les informations que nous a transmis le garde à notre arrivée sur le site répertorient les espèces animales présentes dans le refuge et la liste est longue. Avant même de nous engager sur le premier sentier, on croise une bande de raton-laveurs pas peureux pour un sou. Quand on reviendra après notre balade, on assistera à un spectacle un peu fou de course entre des dizaines de singes et raton-laveurs à la poursuite d’oranges et de bananes offertes par un des guides du refuge. On comprendra alors un peu mieux pourquoi toutes les portes et fenêtres étaient grillagées.
Nous décidons de nous aventurer sur un chemin en particulier et imaginons la boucle que nous voulons parcourir. En marchant, nous continuons à lire le pamphlet récupéré à l’entrée. Il est indiqué la présence de plusieurs animaux qu’on qualifierait, nous, de dangereux (exemple : le boa constructor) mais aucune mise en garde n’y est associée. C’est en constatant l’absence complète de conseils concernant le comportement à adopter face à un animal de ce type (dans ce parc comme dans tous les autres) que l’on arrive devant un pont de bois sur lequel est appuyé un panneau d’avertissement. La zone comporterait des crocodiles, nous sommes invités à ne pas nous baigner. Ah oui. D’accord alors.
Aucune attaque à déclarer concernant notre passage mais nous avons traversé une autre zone du même genre pendant notre circuit. On n’aura pas vraiment su s’il s’agissait d’avertissements sérieux à faire preuve de grande prudence parce que des attaques avait déjà été recensées, ou si c’était d’avantage pour le folklo. Le fait que ces dangers soient passés sous silence dans les documents informatifs, et le sentiment de protection que les costaricains manifestent pour la faune sauvage, nous ont tout de même amené à pencher pour la première option…
Il y a quelques années, le refuge de Curù a développé un programme de protection et de réintroduction des singes-araignées qui profitent d’un enclos en semi-liberté au coeur de la forêt. Bien qu’indiqué sur la carte des sentiers, cet espace dédié à ces primates menacés n’est pas facilement accessible. Il faudra s’enfoncer plus loin dans la forêt, trouver l’accès qui y mène et franchir ses ronces avant de parvenir à la grille qui les protège. De là, nous avons pu en apercevoir plusieurs mais à l’aide de jumelles seulement car ils bénéficient de beaucoup d’espace et ne se tiennent évidement pas prêt de la clôture.
Nous avons parcouru seulement deux chemins mais ces balades nous ont semblé bien différentes de celles que nous avions faites jusque là (la Réserve Santa Elena, le Parc du Volcan Tenorio et son Rio Celeste, le refuge Cabo Blanco, la Cascade de La Fortuna, etc). Curù est la réserve la moins aménagée que nous avons visitée et donc la plus naturelle. Nous n’avions pas du tout la sensation de progresser dans un parc aménagé comme on a pu le lire dans certains commentaires TripAdvisor, bien au contraire ! Les panneaux sont presque inexistants quand ils ne sont pas ensevelis sous la végétation, les sentiers paraissent bien plus courts qu’ils ne le sont en réalité, ici pas de béton ou de chemin aménagé, tout est Nature.
À errer sur les sentiers du Refuge de Curú, on s’est sentis au milieu de nulle part. On a pu voir plusieurs espèces d’oiseaux à travers les branches, ce qui avait été compliqué dans les parcs et réserves précédentes en raison de la végétation trop importante. On a aussi opéré un demi-tour express aux premières notes du cri d’un singe hurleur. Après quelques minutes d’observation et un retour à la raison forcé, on a fini par poursuivre notre chemin, pas vraiment rassurés sur quelques mètres. Là-bas, on a vraiment eu le sentiment d’être accueillis à découvrir la Nature mais en se sentant tout petits face à elle, l’homme avec un petit H.